Les cycles en 6 symboles

Circularité de l’existence, régénération, cycles de la vie, éternel retour… rien de neuf sous le soleil. Loin s’en faut, puisqu’il s’agit de notions millénaires. 6 symboles qui les ont évoqués au fil des siècles, aux quatre coins du monde :

1- Ouroboros

Ouroboros tiré d’un ouvrage d’alchimie - Wikimedia Commons

L’Ouroboros se présente le plus souvent comme un serpent - parfois un dragon - qui se mord la queue. Le mot vient d’ailleurs du grec ancien et signifie littéralement « qui se mord la queue ». Présent dans de nombreuses cultures allant de l’Égypte ancienne aux peuples scandinaves, il symbolise un cycle refermé sur lui-même. Il en vient ainsi à représenter un éternel retour, un cycle qui se répète inlassablement. On le retrouve notamment dans plusieurs courants à caractère ésotérique, comme l’alchimie ou la franc-maçonnerie.

2. Phénix

Gravure de Friederich Justin Bertuch (1806) - Wikimedia Commons

Oiseau mythique, le phénix est censé être doué d’une longévité exceptionnelle. Maître du feu, il se consume lorsqu’il sent venir la mort. Puis, de ses cendres, resurgit un autre phénix voué au même destin. Le phénix est un symbole du cycle de la vie et de la mort : éternelle succession de fins et de résurrections.

Cette créature mythologique est présente dans de nombreuses cultures; Égyptiens antiques, Grecs et Romains croyaient tous à son existence. Plus tard, pour les chrétiens du Moyen Âge, il en vient à incarner une image du Christ et de sa résurrection. Dans l’héraldique - la science des blasons -, il est fréquemment représenté sur un bûcher.

3. Le cerf et ses bois

Illustrations de l’Histoire naturelle générale et particulière avec la description du cabinet du roy, 1756 - Wikimedia Commons, Gallica

Dans l’Antiquité, puis au Moyen Âge, la ramure du cerf faisait de lui un être mythique aux yeux des Hommes. Majestueux, ses bois s’apparentent d’abord par leur forme et leur couleur à des branches d’arbres, symbole de vie. Mais c’est surtout la chute, puis la repousse étonnement rapide de ces bois, qui a fait du cerf un symbole de renaissance cyclique. Comme les bois du cerf, tout doit mourir, mais aussi renaître, dans un cercle de renouvellement perpétuel. Le cerf perd ses bois chaque année, entre mai et février, avant qu’ils ne repoussent, à la fin de l’été.

4. Le serpent dans l’Égypte antique

Apophis, temple d’Edfou, Égypte - Wikimedia Commons, Rémih

Dans une optique similaire, les Égyptiens anciens considéraient entre autres le serpent comme un animal mythique, symbole, lui aussi, de renaissance cyclique. Ils étaient en effet fascinés par la mue du serpent. Peu actif - comme affaibli - avant celle-ci, le serpent émerge ensuite de son ancienne peau, paraissant né à nouveau, la peau neuve et luisante. On retrouve ici l’idée d’un cycle de la vie et la mort, et c’est d’ailleurs ce qui faisait du serpent un animal important dans les rites funéraires de l’Égypte antique.

5. La roue de vie

Thangka tibétain représentant la roue de vie, Musée d’art de Birmingham - Wikimedia Commons

La roue de l’existence karmique (bhava-cakra), souvent appelée roue de vie, est une représentation du saṃsāra bouddhiste. Le saṃsāra est le cycle des existences et des réincarnations, conditionné par le karma. Sont prisonniers du saṃsāra tous ceux qui n’ont pas atteint l’éveil, le nirvāṇa.

Dans la roue, on peut voir notamment les trois poisons de l’existence : l’ignorance, l’attachement et l’aversion. Ces trois poisons conditionnent les actions, bonnes ou mauvaises. Ces actions et leurs résultats constituent le karma, et ce dernier génère les six royaumes du saṃsāra, qui symbolisent chacun un type de souffrance de l’existence. Un Bouddha sorti du saṃsāra est aussi souvent représenté dans la roue. On dit d’ailleurs que c’est Bouddha lui-même qui aurait imaginé cette roue, pour aider les gens du commun à comprendre ses enseignements.

6. Svastika

Svastika sur une mosaïque romaine du IIème siècle après J-C - Wikimedia Commons

La svastika est un symbole vieux de plusieurs millénaires, que l’on retrouve absolument partout dans le monde, de l’Asie à l’Amérique, en passant par l’Afrique et l’Europe. Bien qu’elle soit aujourd’hui très souvent associée au nazisme, Adolf Hitler ne s’est qu’approprié la svastika. Elle est par exemple encore très fréquemment représentée dans l’hindouisme ou encore le bouddhiste.

Quel lien avec les cycles? La forme de la svastika évoque une rotation. Elle peut ainsi faire penser à la rotation des planètes ou du soleil, mais elle induit aussi une notion de boucle et de régénération. Pour en savoir plus sur la svastika, voici un très bon récapitulatif du youtubeur spécialisé en histoire Nota Bene.

Par Manuel Ausloos-Lalanda.

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